DEONTOLOGIE
Amateurs de notre patrimoine et voulant avant tout conserver celui-ci, nous sommes soucieux de déontologie en tant que restaurateur d'oeuvres d'art:
L'atelier garde à coeur de restaurer les objets de façon réversible, de redonner une lecture agréable et une stabilité durable en respectant les règles fondamentales de la restauration: La compatibilité, la réversibilité et la stabilité. Je pratique la restauration conservatrice et esthétique en privilégiant toujours une intervention la plus minimaliste possible, en respectant les styles, la nature originale de l'artiste peintre et de ses matériaux utilisés.
STABILITE & COMPATIBILITE
La stabilité est le principe de matériaux stables, un matériel étant stable s'il conserve sa qualité dans le temps. D'un point de vue absolu, il n'existe aucun matériel définitivement stable, néanmoins, certains matériaux présentent une grande stabilité dans le temps, dépassant parfois largement l'échelle humaine, par exemple dans les pigments (une trentaine de pigments stables, le minimum pour une palette étant de huit pigments). De même pour les adhésifs et fixatifs, on utilise en restauration les matériaux les plus stables.
REVERSIBILITEC'est aussi la réversibilité qui assure aux interventions le respect de la vérité historique, dans la mesure où on peut toujours retrouver l'identité du tableau, dans son origine et son historicité. La réversibilité est aussi une condition sine qua non de sécurité pour le tableau, car ce qui ne pourrait être défait pourrait, si c'est mal fait ou si c'est une erreur, poser de gros problèmes.
La réversibilité est rassurante pour le restaurateur et pour le propriétaire du tableau. Globalement on évite les matériaux suivant : peintures à l'huile ou acrylique pour peintre, colle époxy (avec durcisseur incorporé ou incorporable) les mastics polyesters.
LISIBILITE
La lisibilité est la qualité intrinsèque de l'oeuvre à pouvoir être facilement appréhender et "interprétable" par l'observateur. Elle nécessite un bon aspect conservatif, un dosage du nettoyage respectueux de la patine, et un choix judicieux dans la réintégration des lacunes. On note qu'au niveau de la réintégration, les techniques utilisées dépendront de l'état, mais aussi de l'histoire et de l'origine du tableau. Il existe une bipolarité esthético-historique de la restauration.
En conclusion, restaurer n'est pas remettre à neuf : l'œuvre a traversé le temps, sa matière s'est transformée et aucune restauration ne pourra prétendre, ni même penser prétendre lui redonner son état initial. De plus, les traces de son histoire sont souvent un critère de valeur pour le tableau, ainsi, pour exemple, on ne retouche pas des craquelures d'âge qui accordent au tableau une partie de ses lettres de noblesse. De même, on ne cherche pas à corriger l'accroissement de la transparence du liant... Tout cela nous amène à la notion de patine.
